pentristo : artiste peintre
26. sept., 2021
LA MOUCHE ET L’ARAIGNEE | LA MUŜO KAJ L’ARANEO |
Elle n’en faisait qu’à sa tête, | Li agis sen zorgo eta, |
la petite mouche coquette ! | la muŝideto koketa ! |
Elle volait et bourdonnait, | Fluge kaj zume iris, |
tournait, dansait, virevoltait. | flirtis, dancis kaj rondiris |
Sa mère lui disait : ne t’éloigne pas trop. | Lia panjo diris: restu proksime la plej. |
Même quand tu as soif ne va pas au bistrot, | Eĉ soifante ne flugu al drinkej’, |
regarde où tu te poses et fuis tous les humains, | rigardu kien ci flugas kaj evitu homojn, |
les lacs, les animaux, la pluie et les gamins. | la lagojn, la bestojn, la pluvon kaj la domojn |
Ne va pas chez les gens en train de déjeuner, | Dum festenoj manĝotablojn ne alproksimiĝu, |
attends qu’ils aient fini et fais-toi très discret ; | atendu ĉiam la finon kaj tre diskretiĝu ; |
Mouche, mon fils, prends garde à toi, | Muŝo, filo mia, gardu cin |
car si toi tu les aimes, eux ne t’aimeront pas. | ĉar se ci amas ilin, ili ne amos cin |
Mais la petite mouche cherchait les aventures | Sed la eteta muŝo serĉis la aventurojn |
et partait se poser très haut sur les toitures. | kaj foriris altege sur la tegmentojn |
Rien ne lui faisait peur, elle aimait tant la vie ! | Li nenion timis ĉar lin amis la vivo ! |
Pour elle la journée s’écoulait sans souci : | Por li la tago fluis sur facila deklivo : |
explorer les maisons, entrer chez les humains, | eksplori la hejmojn, de domo en domon, |
tournoyer autour d’eux, se poser sur leurs mains, | surflugi ĉiujn homojn kiel aerodromon, |
chanter zeuzeuzeuzeu sans penser au danger, | kanti zumzumzum sen pensi pri danĝero, |
voilà ce qui plaisait à ce cerveau léger. | jen kio plaĉis al frivola diptero. |
Quand ils avaient mangé, | Post manĝintis ili, |
elle se régalait | ĉion frandis li |
d’une goutte de vin, | de la guto da vino |
d’une miette de pain. | ĝis la panero fino. |
Et en toutes saisons, | Kaj en ĉiuj sezonoj, |
elle aimait les balcons. | Lin logis la balkonoj. |
Un jour elle aperçut une curieuse fleur | Iam li ekvidis tre strangan floron |
tendue vers le ciel bleu dans toute sa splendeur. | streĉita al ĉielo ĝi ja montris la gloron. |
La petite mouche se posa en chantant | La muŝeto alflugis tuj sen prudento |
sur ce bel astre étrange qui tremblait dans le vent. | sur la belegan astron tremantan en la vento. |
Mais quel était ce piège ? | Ĉu estis ia kaptilo ? |
Et par quel sortilège | Pro kiu sorĉalkemilo |
restait-elle collée | gluantas hororo |
à cette fleur d’été ? | en ĉi aĉa floro ? |
Une bête au corps rond, munie de longues pattes, | Besto ronde korpa, kun ege vilaj kruroj, |
bouche hideuse , aussi terrifiante qu’Hécate, | faŭkoj inferaj, en mezepokaj pikturoj, |
s’avançant lentement, manifesta sa joie, | antaŭen iranta, lente ĝoje paŝanta, |
en découvrant sa proie, promesse d’un repas. | ekvidante la predon, manĝo promesanta. |
Cette fois c’est fini, pensa la mouche en pleurs, | Ĉi foje jen la fino, pensis la muŝo en ploro, |
adieu le ciel, adieu les fleurs, | adiaŭ la ĉiel’, adiaŭ la floro |
adieu la rosée du matin, | adiaŭ matine, la roso |
les brins d’herbe sur le chemin. | la herbero kaj la ŝoso, |
Elle va me croquer, | Min krakmanĝos tuj, |
cette horrible araignée, | aĉa araneo huj, |
je vais mourir bientôt, | mi baldaŭ mortos, |
lui servir de gâteau ! | neniu raportos ! |
Une ombre s’approcha, | Ombro alproksimis |
et la toile trembla. | La tolaĵo tremis |
Une main secourable détruisit la prison, | Helpema mano detruis la karceron, |
et la petite mouche s’envola sans façons. | la eta muŝido prifuĝis la danĝeron. |
Peut-être sera-t-elle à l’avenir plus sage, | Eble estontece li iĝos pli prudenta, |
peut-être fuira-t-elle araignées et orages. | Eble araneon evitos li atenta. |
Consternée, déprimée, l’araignée s’indigna. | Konsterne, deprime, plendas la araneo |
« Plus rien à dévorer ! | « Nenio manĝota ! |
Ma proie s’est envolée. | Mi restas idiota. |
Pas de dîner pour moi, | Manĝo mankas al mi, |
on ne m’apprécie pas, | neniu por min ami, |
à part Victor Hugo qui m’offrit un poème | krom Viktor Hugo en sia verkamas’ |
dans lequel il disait : mon araignée, je t’aime . » | kiu ie skribis : arane’ mia, mi cin amas. » |
Mais aimait-il les mouches, le poète au grand front ? | Ĉu la muŝojn amis la grandfronta poeto ? |
Aurait-il lui aussi sauvé le moucheron ? | Ĉu ankaŭ dank’al li savintus la muŝeto ? |
La vie est un bal triste où l’on s’entre-dévore, | Vivo tristas en balo kiu intervoras, |
ce qui comble les uns, les autres le déplorent. | tio kio ĝojigas iujn, la aliaj ĝin priploras |
© Danièle Gasiglia-Laster | Fablo de Danièle Gasiglia-Laster esperantigita de Jean-Pierre Cavelan kun la permeso de la aŭtorino |
Derniers commentaires
03.07 | 08:31
Comptez sur moi. Il n'y en a qu'une et j'y tiens…
03.07 | 07:58
Prends soin de Juliette.🥰🥰🥰
03.07 | 07:45
Le voyage a été excellent. Le retour beaucoup moins mais ça y est pour moi, depuis hier je me sens guéri après 4 jours bien malade. Juliette me suis à 48h près elle est encore dans le dur. Je veille…
03.07 | 06:30
Coucou
Superbe cette escapade ! Charmant pays fleuri
et une architecture splendide. De vrais découvertes ces petits voyages. Cela réveille notre appétence pour ces aventures.
Bon rétablissement !!